Mot de la réalisatrice

Anik-Shovane et moi voulions travailler ensemble. Nous nous le disions au hasard de nos rencontres. Je cogitais quelques idées lorsque j’ai appris qu’elle était enceinte. J’ai compris que sa grossesse nous donnait un thème formidable. Anik-Shovane partagea immédiatement mon enthousiasme.

À partir de quelques idées esthétiques, nous nous sommes engagées dans une série d’ateliers exploratoires. L’expérience émotive et la gestuelle d’Anik-Shovane se sont greffées à mes propositions intellectuelles. En quelques semaines, nous avions construit l’ébauche des Poésies Chtoniennes.

Le film s’inspire très librement de l’hypothèse de la déesse mère à l'ère paléolithique. Il est divisé en trois tableaux, chacun portant le nom d'un grand mythe féminin: Inanna, Eurydice et Izanami.

Ces trois mythes sont étonnamment similaires. Chacun évoque un périple dans la terre des morts, dans les entrailles de la terre (chthon en grec ancien, d’où les Poésies chtoniennes). Ce voyage vers la mort m'est apparu comme un retour à la matrice maternelle avant que l'âme ne soit renvoyée dans l'univers du néant, l'espace qui précède et succède à l'existence.

Marie-Louise Gariépy
Réalisatrice et productrice des Poésies Chtoniennes